La question de la culture de prévention des risques chez Malteurop
La plus grande malterie du groupe Malteurop à Vitry-le-François, transforme les grains principalement d’orge en malt. Ces grains après une phase de trempage, germination et touraillage (séchage rapide) développent certaines enzymes nécessaires à la transformation de l’amidon dans la fabrication de la bière.
Risques mortels
Intervenir pour le nettoyage ou la maintenance des silos présente des risques particuliers liés au stockage de grandes quantités de grains : chute, ensevelissement, explosion. Les risques ATEX (ATmosphères EXplosibles) relèvent d’une règlementation spécifique. Les accidents sont heureusement rares, mais quand ils surviennent, ils sont d’une gravité absolue. Par exemple, l’explosion dans le silo d’une malterie à Metz en 1982 avait causé la mort de 12 personnes.
Le site doit maîtriser les risques relatifs à l’explosion ainsi que tous les autres risques professionnels. Le travail dans de vastes installations implique aussi des déplacements dans un environnement présentant des variations de température et d’hygrométrie, la manutention de volumes importants…
La prévention des risques – pour et avec l’ensemble des personnels exposés (permanents, intérimaires, sous-traitants) – est un élément stratégique au même titre que la performance économique et la productivité pour le groupe Malteurop qui a engagé depuis plusieurs années dans une démarche CARE.
Impliquer toute la ligne managériale
La démarche est pilotée et suivie tous les 2 mois au plus haut niveau hiérarchique du groupe, en comité de direction. Les orientations stratégiques du groupe sont déclinées en feuille de route annuelle avec des opérations concrètes que chaque manager quel que soit son niveau doit mettre en œuvre
L’analyse de l’accidentologie sur l’ensemble des sites et sur plusieurs années (avec arrêt de travail, sans AT, soins infirmiers) a permis d’identifier 3 cibles prioritaires :
- Les personnels assurant les opérations de maintenance
- Les sous-traitants
- Les intérimaires
La démarche repose sur une implication forte de la ligne managériale mais aussi sur des moyens renforcés donnés au CHSCT : réunion et visite de terrain mensuelle au delà des réunions formelles trimestrielles, mise en place de comité sécurité sur site pour rencontrer le CHSCT…
Le groupe mise sur un changement de culture en interne basé sur le leadership et l’exemplarité des managers sur ces questions considérant que la prévention des risques n’est pas une affaire de spécialiste ou réservé à une fonction dédiée (RH, QHSE, animateur sécurité, ou membre CHSCT), mais doit mobiliser l’ensemble des acteurs.
Malteurop le reconnaît volontiers : « Développer une culture de prévention des risques n’est pas un projet mais une démarche continue, qu’il convient d’entretenir dans la durée et de faire vivre au quotidien ».