« Numérique, Conception et travail »
Un diagnostic pénibilité mené sous la forme d’un « groupe projet participatif et paritaire a permis d’identifier les facteurs « ports de charges » et « postures pénibles ». Ce diagnostic a abouti à la signature d’un accord sur la prévention et la pénibilité au travail en mars 2015 et à une réflexion sur l’atelier de fabrication du caramel avec l’idée d’arriver à 0 facteur de pénibilité.
Un projet est alors engagé avec l’Aract dont l’objectif est de réaliser un état de lieux afin d’établir des préconisations pour la re-conception du poste d’emballage du caramel. Plusieurs actions sont menées :
- Mise en place du groupe projet participatif et paritaire
- Analyse de l’existant (Identification des besoins, des contraintes et des ressources)
- Essais de positionnement
- Contact des fournisseurs
- Étude des plans et validation
Cette espace est impacté par l’arrivée d’une nouvelle cuve (10 tonnes) avec des contraintes déjà identifiées :
- La fermeture manuelle des seaux au maillet (8 à 15 coups par seau)
- La présence de lourdes charges (20 à 30kgs) avec port à plusieurs reprises
- La nécessité de ne pas avoir d’accumulation post remplissage : palettisation en continu
Une idée, trois possibilités qui soulèvent des réflexions et problématiques particulières :
- Convoyeur droit avec réorganisation du poste et installation d’un fermeur automatique des seaux par compression
- Convoyeur en L avec réorganisation du poste et installation d’un fermeur automatique des seaux par compression
- Convoyeur en U avec réorganisation du poste et installation d’un fermeur automatique des seaux par compression
Ces 3 scénarios ont été testés chez IndustriLab dans un espace immersif « la cage », en réalité virtuelle avec une équipe projet (de 5 à 6 personnes).
Cette étape est chronophage mais elle est nécessaire car il s’agit d’un investissement pour la suite.
Les simulations ont permis :
- D’avoir le retour visuel concernant les gestes et postures en lien avec la combinaison RULA en fonction des comportements de la personne dans l’espace immersif.
- De valider le fermeur automatique de seaux
- De choisir le convoyeur en U : qui permet l’accumulation de seaux sur le convoyeur correspondant à une palette entière.
- De choisir la longueur du convoyeur : la RV a permis de montrer que l’arrivée était trop basse par rapport à la pente pour gravité
- De choisir la hauteur du convoyeur
- De réfléchir à la mise en place d’un bras convoyeur (DALMEC) permettant de réduire le port de charges lourdes.
- De mener une réflexion sur la palettisation en lien avec la montée sur la palette pour palettiser le fond et le 1er niveau.
Ce 1er projet et l’approche de l’Aract ont définitivement convaincu Metarom France. D’ailleurs, elle a été ré-employée dans le cadre d’autres projets notamment le projet de réaménagement des postes de conditionnement, avec plusieurs constats :
- Le mode projet est essentiel pour l’implication et l’adhésion au changement ainsi que la prise en compte de tout le contexte et du travail réel.
- La réalité virtuelle apporte une meilleure compréhension des systèmes envisagés (échelle 1) qui permet d’apporter une aide à la décision avec une mise en perspective de l’organisation de travail en amont qui apport un gain de temps important et un outil de discussion participatif.
Les 3 points à retenir :
– Installer une dynamique de travail participative, notamment par la création d’espaces de discussions dédiés à l’instruction du projet d’investissement ;
– Eclairer la construction du cahier des charges du projet par une analyse du travail et de ses conditions de réalisation au sein de l’atelier caramel, et plus particulièrement de l’activité de conditionnement des produits liquides ;
– Etudier les scénarii envisagés, par l’usage d’un média (réalité virtuelle) favorisant l’expression des salariés sur leur travail futur, afin de sécuriser les investissements à venir.