Le 16 Février 2017, à l’occasion de l’étape chez Elivia Mirecourt traitant de la reconception des espaces de travail à la bouverie, le cabinet OREKA Ingénierie expose comment il utilise les outils numériques pour aider les entreprises dans leur projets de production et de conception. A l’aide de dessins animés techniques notamment, il propose d’intégrer l’homme dans son environnement de travail afin de simuler les flux de production au plus près des réalités des situations de travail. Grâce à cette intégration d’un avatar dans les simulations 3D, les opérateurs arrivent plus facilement à se projeter dans les projets de conception.
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Bien concevoir des situations de travail (Grand Est / 16 Février 2017)
Elivia est la filière viande du groupe coopératif Terrena. Le site de Mirecourt, est le plus important abattoir de l’Est de la France. Spécialisé dans l’abattage de bovins et d’ovins, il emploie environ 150 personnes. Depuis plusieurs années, d’importants investissements sont réalisés pour mettre aux normes le site et moderniser l’outil de production afin d’améliorer les conditions de réalisation du travail et gagner en productivité et en rentabilité. Sensible à la question du bien-être animal et soucieuse de la sécurité de ses employés, la direction du site a notamment engagé un important projet de reconception de sa bouverie.
Au-delà de la présentation des aménagements réalisés, c’est aussi la démarche participative mise en œuvre pour parvenir à ce résultat qui est présentée ici.
Les points saillants de l’étape
Pour améliorer les conditions de réalisation du travail et gagner en productivité et en rentabilité, Elivia Mirecourt a réalisé d’importants investissements en zone bouverie, le bâtiment qui accueille les animaux avant l’abattage. La reconception de ce bâtiment répond à 3 enjeux majeurs : Assurer la sécurité des personnes qui y travaillent, veiller au respect du bien-être animal, répondre aux exigences de sécurité alimentaire. Quels sont les conditions de réussite d’un tel projet ?
Partir du diagnostic des besoins
La modernisation était nécessaire car il apparaissait clairement un besoin de rendre l’espace de la bouverie plus fonctionnel à la fois pour le confort des travailleurs et celui des animaux.
En effet, la configuration du quai de déchargement exposait les travailleurs en contact direct avec les animaux : chute, écrasement contre les barrières ou piétinement par les animaux sont les risques identifiés comme les plus fréquents. Autre critère : assurer le bien-être animal jusqu’au poste d’abattage. La qualité de la viande se joue dès cette étape, en amont de la transformation des viandes, car le stress animal en modifie le PH.
Ces éléments ont constitué la « feuille de route » du groupe de travail qui a été alors mis en place.
Mettre en place une démarche participative
Le groupe de travail interne, composé de 6 à 8 personnes, a pour mission de réfléchir au projet et de faire des propositions concrètes à la direction.
Sur une période de18 mois, des experts du métier d’abattage, des membres du CHSCT et des salariés volontaires (bouviers principalement) se sont mobilisés.
Les experts ont été choisis pour leur expérience en conception de bouverie, ils ont participé au benchmark sur d’autres sites du groupe dans l’Ouest de la France. L’appel à participation des salariés ciblait les différents métiers et compétences impactés par ce projet.
Des présentations régulières sont faites en CHSCT sur l’avancée et les productions du groupe.
Le groupe s’est réuni une fois par mois environ pour :
- Identifier les difficultés et partager les constats des situations existantes.
- Définir les besoins des différents métier (bouvier, service vétérinaire,…) et en discuter collectivement.
- Retenir des principes de solutions compatibles avec le budget.
- Formaliser sur plan les options envisagées et les présenter aux salariés de la bouverie, en prenant soin de les expliquer pour leur permettre de se projeter.
- Intégrer les améliorations proposées ou élaborées avec le personnel. Par exemple certains virages n’étaient pas adaptés aux animaux qui ont un champ de vision différent de l’être humain. La façon dont certains virages étaient conçus bloquait l’animal dans son avancée, ce qui pouvait provoquer du retard dans le process.
- Amender et définir les cahiers des charges pour les concepteurs mais aussi les fournisseurs.
Le succès de cette démarche participative tient au fait que la direction a respecté et entendu les propositions des salariés. Ces derniers ont tenu compte du cadrage financier et des objectifs de production de la direction. Le dialogue a été constructif.
Les avantages de la participation
Les retours d’expérience des autres entreprises présentes à cette étape confirment qu’un projet d’entreprise mené sans inclure les principaux acteurs concernés est voué à l’échec, tandis que plusieurs avantages sont soulignés lorsque les salarié.e.s sont impliqué.e.s :
- Anticiper et discuter de l’ensemble des effets d’un changement : l’organisation, le process, le fonctionnement du collectif, le management, l’environnement physique et matériel… et sur les conditions de travail des salarié-e-s.
- Prendre une décision au plus près de la réalité des situations de travail.
- Créer un dialogue sur le travail : parler du travail bien fait, de ses contraintes, de ses aléas…
- Rapprocher les concepteurs et les utilisateurs autour d’un langage commun, tout en créant des espaces de créativité et d’innovation.
- Identifier, mobiliser et reconnaitre les connaissances détenues par les salarié-e-s.
Simuler pour mieux se projeter
En complément du témoignage des acteurs de l’entreprise et de la visite concrète des nouvelles installations, un intervenant du CEA Tech a éclairé les participants sur les multiples possibilités qu’offrent aujourd’hui les nouvelles technologies numériques pour simuler des environnements de travail (réalité virtuelle, réalité augmentée, simulation 3D, eye tracking, plate forme immersive,…).
Le point commun de tous ces outils : permettre et faciliter la projection des utilisateurs dans une future situation de travail. Certains participants ont précisé que l’on peut obtenir un résultat tout aussi intéressant avec une maquette volumétrique en carton plume. L’ensemble des participants en conviennent : plus que l’outil, aussi séduisant puisse t-il paraître, c’est la démarche qui prime. L’objectif est avant tout de :
- Encourager une discussion collective sur le travail (et notamment « le travail bien fait »),
- Permettre à chacun de se projeter au maximum dans le futur environnement,
- Anticiper ou corriger au plus prêt du réel et le plus en amont possible, avant de réaliser les investissements.
Ressources de l’étape
Le point de vue d’un consultant en ingénierie sur l’apport des outils de simulation lors des projets de conception – Témoignage d’invité – 3’35
08/03/2018
Présentation d’Elivia et de son projet de reconception de sa bouverie – Témoignage d’entreprise – 4’00
08/03/2018
Elivia Mirecourt a accueilli le 16 février 2017, une étape traitant de la reconception des espaces de travail dans sa bouverie. Eric Chamagne, Responsable Ressources Humaines nous présente l’entreprise, l’origine et les enjeux de ce projet de reconception. Il détaille la méthode mise en œuvre et l’apport d’une démarche participative permettant aux concepteurs et utilisateurs de dialoguer à partir des réalités du travail.
Découvrez le dossier thématique complet « concevoir des espaces de travail » – Anact.fr
15/03/2018
Au même titre que le management ou l’organisation du travail, l’espace de travail constitue un élément essentiel à la qualité de vie au travail (QVT) et à la performance de l’entreprise. En effet, quelles que soient les conditions dans lesquelles il est exercé, le travail est toujours spatialement situé. Mais cette dimension est paradoxalement souvent absente des réflexions sur l’organisation du travail.
Comment bien conduire un projet de conception ? – Travail & Changement n°363 (Publication du réseau Anact-Aract,Mai/Juin 2016, Articles, 16 pages)
05/04/2018
Face aux mutations économiques, technologiques et sociales, les entreprises répondent le plus souvent par des approches compartimentées qui occultent la réalité multidimensionnelle du travail. En faisant de l’organisation la clé d’entrée de leurs modèles futurs, elles peuvent inverser la logique et mettre en œuvre des approches globales, collaboratives et performantes.
Réussir un projet de conception et d’aménagement de bâtiment en PME : l’enjeu des conditions de travail – Guide pratique (Editions de l’Anact, 03/2010, Guides Anact, 40 pages)
08/03/2018
S’agrandir, construire, rénover… Tout projet d’aménagement et de conception de bâtiment est à penser en cohérence avec la stratégie de l’entreprise. Le résultat de tels projets ne se traduit pas uniquement par un bâti mais avant tout par l’usage qui en sera fait par les salariés. Aussi la maîtrise d’ouvrage (MOA) doit-elle s’assurer, avec la maîtrise d’oeuvre (MOE), d’une conduite de projet qui intègre l’usage futur des locaux. C’est une opportunité pour repenser l’organisation du travail et améliorer performance et conditions de travail. Illustré de cas concrets, ce guide propose une démarche et des outils pratiques pour définir le rôle et les missions de tous les acteurs du projet au sein de la MOA et de la MOE ; piloter chaque étape ; faciliter la prise en compte des usages futurs des bâtiments.
Comment bien conduire un projet de conception ? – Travail & Changement n°363 (Publication du réseau Anact-Aract,Mai/Juin 2016, Articles, 16 pages)
08/03/2018
Face aux mutations économiques, technologiques et sociales, les entreprises répondent le plus souvent par des approches compartimentées qui occultent la réalité multidimensionnelle du travail. En faisant de l’organisation la clé d’entrée de leurs modèles futurs, elles peuvent inverser la logique et mettre en œuvre des approches globales, collaboratives et performantes.
10 questions sur…la conduite des projets de transformation (Publication du réseau Anact-Aract,2017, Collection 10 questions sur…, 20 pages)
08/03/2018
Qu’il s’agisse de réaménager ses espaces de travail, agrandir ses locaux, moderniser une ligne de production, faire évoluer son système d’information, un projet d’investissement est un moment-clé de la vie de l’entreprise. Très majoritairement ces transformations sont caractérisées par leurs dimensions techniques. On oublie souvent que ces projets ont un impact réel sur le travail et son organisation, les compétences et métiers, et les conditions de travail.
Prendre en compte tardivement ces conséquences potentielles peut aboutir à des ajustements coûteux, des tensions au sein de l’entreprise, et in fine limiter la performance attendue de ces projets. À l’inverse, bien appréhender les besoins des futurs utilisateurs en s’appuyant sur une meilleure connaissance de leur travail va permettre de mieux concevoir les transformations et créer les conditions d’une meilleure appropriation par l’ensemble des parties prenantes.
Ce guide ambitionne d’aider les entreprises à maîtriser leurs conduites de projets de transformations techniques et organisationnels. Il propose des repères pratiques pour envisager une autre façon de conduire le changement en s’appuyant sur l’expertise des salariés, en les associant au projet et en permettant à chacun de se projeter à partir de la simulation.
Conduire un projet d’amélioration des conditions de travail dans le secteur agroalimentaire : les bonnes questions à se poser pour réussir un projet d’investissement en y intégrant la prévention des risques – Guide pratique (Aract NORD-PAS-DE-CALAIS, 2015, guide méthodologique, 24 pages)
08/03/2018
L’Anact a souhaité accompagner les pouvoirs publics et les acteurs de la filière alimentaire dans des actions concrètes d’amélioration des conditions de travail et de promotion des méthodes d’accompagnement des entreprises sur ces thématiques. Ce guide s’inscrit donc dans un plan d’action national. Dès la fin de l’année 2012, le PIA (Pôle des Industries Alimentaires) du Nord-Pas de Calais a initialisé une action « prévention des TMS » auprès d’un ensemble d’entreprises de l’agroalimentaire de la région.
Cette action menée en partenariat avec les acteurs régionaux de la prévention, DIRECCTE, Aract, Services de Santé au Travail, Carsat, visait à accompagner les dites entreprises dans la mise en oeuvre d’action de prévention des risques liés aux TMS. L’objectif de ce projet mené avec le PIA en 2013 était de transférer et diffuser aux entreprises de l’agroalimentaire de la région, les bonnes pratiques, les outils élaborés à partir des expériences des entreprises engagées dans la démarche. Le guide de conduite de projet de conception dans l’agroalimentaire s’appuie sur la réalité des projets menés et suivis auprès de PME de ce secteur. Les chargés de mission de l’Aract et les préventeurs constatent chaque jour l’importance de la convergence de l’ergonomie et de la gestion de projet .
Retour des participants
A l’issue de cette journée, 3 participants
- un médecin du travail,
- une responsable RH,
- un ingénieur QSE
nous donnent leurs points de vue sur
- Ce qu’ils retiennent plus particulièrement de cette étape
- Ce qu’ils pensent transposer à leur propre situation
Entreprise hôte
Elivia accueille une étape Agro Tour au sujet « de la conception des situations de travail »
Afin d’améliorer les conditions de réalisation du travail et gagner en productivité et en rentabilité, Elivia Mirecourt a réalisé d’importants investissements. Depuis plusieurs années l’entreprise a oeuvré pour mettre aux normes le site et moderniser l’outil de production.
Synthèses sur le thème :
Conduire des projets de transformation
Moderniser des lignes de production, construire un nouveau bâtiment, repenser des espaces de travail, modifier la chaine logistique ou encore transformer l’organisation du travail, un projet d'investissement ou de transformation engage toujours l’avenir de l’entreprise et modifie les activités de travail ! Pour mettre toutes les chances de son côté, intégrer la réalité du travail est un incontournable. Comment s'appuyer sur l'expertise professionnelle des personnels pour mener à bien son projet ?